Indicateurs statistiques

Taux de risque de pauvreté

Sur la base de SILC 2023 (revenus de 2022), 15,3 % de la population wallonne vivait dans un ménage dont le revenu net équivalent était inférieur au seuil de pauvreté.

 

 

Le taux de risque de pauvreté mesure le pourcentage de la population vivant dans un ménage dont le revenu disponible équivalent est inférieur à 60 % du revenu médian national (seuil de pauvreté). Le revenu médian est le revenu de la personne au centre de la distribution des revenus : il y a autant de personnes plus riches qu’elle que de personnes plus pauvres qu’elle. Ce taux permet d’identifier les personnes vivant dans des ménages dont les ressources financières sont très faibles par rapport au « standard » du pays. Le taux de risque de pauvreté est calculé à partir du revenu équivalent mesuré avec SILC. Dans cette enquête, les revenus sont mesurés pour la totalité de l’année civile précédant l’enquête – par souci de fiabilité et pour neutraliser les variations temporaires de revenu. Ici, nous avons indiqué les années d’enquête et non les années de perception des revenus.

Concrètement, environ un sixième de la population wallonne vit dans un ménage ne disposant pas d’un revenu de 1 450 € net par mois pour un isolé ou de 3 045 € pour un ménage composé de 2 adultes et de 2 enfants de moins de 14 ans.

Étant donné que cet indicateur est mesuré à l’aide d’une enquête, les intervalles de confiance sont nécessaires pour rendre compte des inévitables imprécisions statistiques. Dans 19 cas sur 20, la « vraie » valeur du taux de risque de pauvreté se situe à l’intérieur des marges indiquées sur le graphique. Ainsi, on peut affirmer avec 95 % de certitude qu’en Wallonie sur base de SILC 2023 (revenus de 2022), le taux de risque de pauvreté se situait entre 13,2 % et 17,4 %. Le taux de risque de pauvreté en Wallonie est inférieur au taux observé à Bruxelles (entre 25 % de 30 %), mais supérieur au taux estimé en Flandre (entre 5% et 10 %).

 

Répartition des revenus disponibles équivalents dans les trois régions belges

Sources : SILC 2023 (revenus 2022)

 

Le graphique de densité répartit la population de chaque région selon le revenu équivalent du ménage. L’aire en dessous de chaque courbe de densité et à gauche du seuil de pauvreté représente la proportion de la population qui est considérée comme en risque de pauvreté. Ce graphique illustre bien le fait que le taux de risque de pauvreté mesure l’importance du bas de la distribution par rapport à la médiane nationale. Autrement dit, il s’agit de voir à quel point il y a des petits revenus par rapport à un revenu standard (le médian belge).

 

Même si le taux de risque de pauvreté semble plus faible cette dernière année, on peut dire que cet indicateur est relativement stable en Wallonie : les variations annuelles sont inférieures aux intervalles de confiance et aucune tendance structurelle ne se dégage. Notez que la forte baisse en 2019 peut s’expliquer par une importante réforme de l’enquête (révision de la pondération, recours à des données administratives pour mesurer certains revenus et modification du questionnaire).

Définitions et sources

Les données utilisées pour calculer ce taux proviennent de SILC, une enquête annuelle menée par Statbel (et supervisée par Eurostat) largement utilisée pour quantifier la pauvreté en Europe. L’idée est d’appréhender le niveau de vie des individus à travers le revenu annuel net équivalent du ménage (cf. fiche coefficient de Gini).

À partir de ce revenu équivalent, indicateur du niveau de vie de chaque individu, on calcule le seuil de pauvreté national, qui vaut 60 % du revenu médian. Le taux de risque de pauvreté correspond à la proportion de la population dont le revenu équivalent du ménage est inférieur à ce seuil.

Construit sur le revenu du ménage, cet indicateur ne prend pas en compte les inégalités au sein des ménages. Il ne peut donc pas mesurer adéquatement les inégalités de revenus entre femmes et hommes.


Pertinence et limites

Le taux de risque de pauvreté est une bonne mesure de pauvreté relative (au contexte socio-économique du pays}, puisqu’il estime la proportion de la population vivant dans un ménage dont le revenu est nettement inférieur au revenu médian national.

Néanmoins, cet indicateur présente plusieurs limites. D’abord, la comparaison du taux wallon à celui des autres pays européens est problématique puisque le seuil de pauvreté diffère selon les pays. Ensuite, le taux de risque de pauvreté est exclusivement centré sur la dimension monétaire pour évaluer le niveau de vie. Enfin, les populations les plus précarisées – sans domicile, en situation irrégulière ou résidant dans une institution (foyer, maison de repos, prison…} – ne font pas partie de l’échantillon de SILC.

Responsable(s) : Ghesquiere François

Pour en savoir plus:

https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/risque-de-pauvrete-ou-dexclusion-sociale

https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/products-datasets/product?code=tespm010

Prochaine mise à jour : mars 2025


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