Indicateurs statistiques

Taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale – EU2030

En Wallonie, un habitant sur quatre (24,0 %) vit dans un ménage en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.

 

Le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale comprend l’ensemble des personnes qui sont en risque de pauvreté, qui sont en situation de privation matérielle et sociale sévère et/ou vivent dans un ménage à très faible niveau d’intensité de travail. Il s’agit donc d’un indicateur composite regroupant l’ensemble de la population touchée par au moins l’une de ces trois dimensions de la pauvreté.
Le risque de pauvreté est une mesure relative et monétaire de la pauvreté. La privation matérielle et sociale sévère comprend l’ensemble des personnes qui vivent dans un ménage qui ne peut pas, pour des raisons financières, se permettre au moins sept des treize « biens et services » repris dans l’indicateur privation matérielle et sociale (voir fiche privation matérielle et sociale). La très faible intensité de travail correspond aux personnes vivant dans des ménages dont peu de personnes en âge de travailler occupent effectivement un emploi (voir fiche taux de très faible intensité de travail pour plus de détails).

Étant donné que le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est mesuré à l’aide d’une enquête, les intervalles de confiance sont nécessaires pour rendre compte des erreurs liées à l’échantillonnage. Dans 19 cas sur 20, la « vraie » valeur de ce taux se situe à l’intérieur des marges indiquées sur le graphique. Ainsi, on peut affirmer avec 95 % de certitude qu’en Wallonie en 2023, le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale se situait entre 21,9 % et 26,1 %

Selon cet indicateur, la Wallonie (environ 25 %) se situe entre la Flandre (autour de 10 %) et Bruxelles (entre 35 % et 40 %). Par effet d’agrégation, le taux pour l’ensemble de la Belgique (proche de 20 %) se situe entre le taux en Wallonie et le taux en Flandre.

 

Répartition des personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en Wallonie

Sources : SILC 2023 ; Calculs : IWEPS
Sources : SILC 2023 ; Calculs : IWEPS

Le graphique montre comment le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale se répartit entre les trois indicateurs qui le composent et comment ceux-ci se recoupent partiellement. On a en Wallonie, un taux de risque de pauvreté d’environ 15 %, un taux de privation matérielle et sociale sévère d’environ 9 % et une proportion de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail d’environ 13 %. Notons que ce dernier chiffre diffère de celui mentionné dans la fiche Taux de très faible intensité de travail EU2030, car ici, la part est calculée dans la totalité de la population alors que le taux de très faible intensité de travail est estimé uniquement pour les ménages comprenant au moins une personne « en âge de travailler ». Le taux de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est d’environ 24 % car de nombreux ménages cumulent pauvreté monétaire, privation matérielle et sociale sévère et/ou très faible intensité de travail.

 

 

D’un point de vue de l’évolution, compte tenu des intervalles de confiance, on n’observe pas de variation statistiquement significative. Le taux de pauvreté ou d’exclusion sociale 2030 est légèrement plus élevé que le taux de pauvreté ou d’exclusion sociale 2020.


Définitions et sources

Les données utilisées pour calculer ce taux proviennent de SILC, une enquête annuelle réalisée par Statbel (et supervisée par Eurostat) largement utilisée pour quantifier la pauvreté, les inégalités de revenu et les conditions de vie en Europe.

L’objectif est de construire un indicateur synthétique de pauvreté capable d’englober les différents types de pauvretés. Les trois sous-indicateurs permettent d’identifier les personnes qui vivent dans des ménages « pauvres » selon des critères différents – une hypothèse sous-jacente postule que les personnes vivant dans un même ménage partagent le même niveau de vie. Les trois critères retenus sont le risque de pauvreté (mesure relative de la pauvreté monétaire), la privation matérielle et sociale sévère (mesure absolue de la pauvreté d’existence) et la très faible intensité de travail (mesure de l’exclusion de l’emploi).


Pertinence et limites

Parce qu’il est composite, cet indicateur a l’avantage de pouvoir mesurer une large variété de situations de pauvreté : pauvreté monétaire, pauvreté absolue et exclusion de l’emploi. Par contre, ce caractère composite – qui rend complexe sa construction – ne facilite pas une compréhension fine du chiffre qu’il livre, notamment parce certaines de ces composantes (revenu et intensité de travail) concernent l’année civile précédant l’enquête.

Depuis 2021, le taux de pauvreté et d’exclusion sociale EU2030 remplace le taux de pauvreté et d’exclusion sociale EU2020 comme indicateur de référence européen. Les différences entre ces deux indicateurs résident dans l’indicateur de privation utilisé (privation matérielle et sociale sévère pour EU2030 contre privation matérielle sévère pour EU2020) et dans l’indicateur de faible intensité de travail dont la définition a elle aussi été actualisée, en passant de EU2020 à EU2030.

 

Responsable(s) : Ghesquiere François

Pour en savoir plus:

https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/products-datasets/-/SDG_01_10

Prochaine mise à jour : mars 2025


Télécharger la fiche .pdf
I025-AROPE-EU2030-Annexe   .xlsx
Retour aux statistiques