Elaboration concertée d’indicateurs de bien-être dans les communes wallonnes. Partie 1 : La genèse du projet et les premiers résultats de l’expérience en cours
Working paper n°3
La mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des plans locaux de cohésion sociale en Wallonie s’appuie sur un ensemble d’indicateurs aptes à mesurer, au niveau local et régional, le niveau d’accès de tous les citoyens aux droits fondamentaux et au bien-être, ainsi que d’apprécier la progression vers ce bien-être.
L’élaboration de tels indicateurs oblige les statisticiens à compléter – voire à revisiter – leurs méthodes et outils conventionnels de collecte, d’analyse et de traitement des données afin d’appréhender de la manière la plus appropriée, pertinente et légitime, les contours multiformes, relatifs et subjectifs de ces concepts.
La démarche empruntée par l’IWEPS pour construire de tels indicateurs s’appuie sur le cadre de référence conceptuel et méthodologique développé par le Conseil de l’Europe en cohérence avec sa Stratégie de cohésion sociale.
Son application dans une quinzaine de villes et communes pilotes en Wallonie fournit un laboratoire d’expérimentation privilégié pour tirer des enseignements sur le développement de la démarche dans ses différentes phases de définition du bien-être, d’élaboration d’indicateurs locaux et régionaux, de mesure et d’utilisation de ces indicateurs dans le cadre des plans d’action, en impliquant des citoyens dans chacune de celles-ci.
L’objet de ce working paper vise à présenter les premières leçons de cette expérience, tant du point de vue de la mise en oeuvre de la méthodologie que des exploitations statistiques qui la prolongent.
- Sur le premier point, nous mettons en évidence les acquis de la méthode à ce stade de l’expérimentation et les questions de recherche en cours, notamment sur l’articulation entre le niveau local et le niveau régional de la perception et de la mesure du bien-être.
- Sur le deuxième point, nous présentons les premiers résultats d’exploitations statistiques visant à saisir la diversité sociale et/ou territoriale de la perception du bien-être selon deux directions, l’une utilisant les critères et leur classification en vue d’en analyser les distances sémantiques, l’autre travaillant sur les mots utilisés dans les expressions énoncées par les citoyens pour dire ce qu’est, pour eux, le bien-être, plutôt que sur les expressions elles-mêmes, en vue d’en étudier leurs associations privilégiées et les contextes de leurs relations sémantiques.