Dépendance automobile en Wallonie : Analyse rétrospective et perspectives d’évolution
Cahier de prospective
En Wallonie, la voiture individuelle, très majoritairement thermique, domine les déplacements : plus de 70 % des trajets quotidiens s’effectuent en automobile, un mode de transport qui structure nos territoires, nos modes de vie et notre rapport à l’espace public. Cette situation est le fruit d’un processus de diffusion amorcé après la Seconde Guerre mondiale et qui s’est accéléré à partir des années 1970. Depuis, l’automobile est devenue un pilier de nos sociétés : accélération des déplacements, étalement urbain, accès facilité à l’emploi et aux services, transformation des rythmes de vie, poids économique et symbolique.
Cette diffusion a construit un modèle de l’automobilité auquel participent nos infrastructures, notre économie, nos politiques publiques et nos représentations culturelles. Mais ce modèle touche aujourd’hui ses limites. Les conséquences négatives se multiplient : pollution, dépendance énergétique, atteintes à la biodiversité, impacts sanitaires et sociaux. Bien que le parc automobile continue de croître, les tensions s’accumulent et les contestations se multiplient.
Dans ce contexte, certaines alternatives apparaissent – mobilités actives, véhicules électriques, véhicules intermédiaires, mobilité partagée, politiques de réaménagement du territoire – portées par des dynamiques sociales, techniques et politiques. Toutefois, ces solutions peinent à bousculer la voiture individuelle thermique, qui profite à la fois de verrous structurels et de l’ancrage culturel de l’automobilité. Les ressorts de la dépendance sont nombreux et évoluent lentement.
Ce Cahier de prospective de l’IWEPS propose une analyse rétrospective de cette dépendance et explore les conditions de sa possible transformation. Il constitue une première étape pour penser le futur de la mobilité des personnes en Wallonie et prépare la construction de scénarios prospectifs à l’horizon 2060.