Entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020, malgré la crise sanitaire, on dénombre 50 906 nouveaux postes salariés et 160 795 embauches en Wallonie.
Le nombre d’embauches est cependant plus faible qu’avant la crise (160 795 entre 2019 et 2020 contre 178 324 entre 2018 et 2019 soit un recul de 17.529 embauches).
Le nombre de départs (licenciements, retraites, prépensions, départs volontaires, …) est, quant à lui, resté plus stable notamment grâce aux politiques publiques qui ont permis de limiter fortement les licenciements. Il a même diminué : 168.689 entre 2019 et 2020 contre 170.332 entre 2018 et 2019 soit un recul de 1.643 départs.
Ce recul du nombre de départ a permis de limiter l’impact de la baisse du nombre d’embauches sur l’évolution nette de l’emploi. On observe ainsi une diminution nette du nombre de salariés en Wallonie (- 9 168 postes) très limitée au regard du recul de l’activité économique.
Entre juin 2020 et juin 2021, la reprise a généré, selon des estimations provisoires, une forte augmentation des embauches en Wallonie (+21 000 embauches). Le nombre de départs a encore reculé notamment grâce au maintien des mesures telles que le chômage temporaire. La résultante de ces évolutions est un accroissement net très important de l’emploi : environ 25 000 postes de travail en Wallonie.
C’est ce que nous permet de calculer les nouvelles données du projet Dynam-Reg (cofinancé par l’IWEPS), qui viennent d’être publiées sur le site Dynam https://www.dynamstat.be/fr/chiffres.
Ces données sont analysées en détail à l’échelle du pays et pour les trois régions dans la publication La dynamique du marché du travail au temps de la troisième vague de COVID 19 de Tim Goesaert, Karen Huysmans, Tine Vandekerkhove, Peter Vets et Ludo Struyven (https://www.dynamstat.be/fr/publicaties/release2021_q2_fr)
Les chiffres définitifs les plus récents pour la Wallonie sont présentés ci-dessous dans un graphique synthétique.
Dynamique des emplois et des travailleurs entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020 en Wallonie
Sources : © Dynam-dataset, Office national de Sécurité sociale et HIVA-KU Leuven . IBSA – IWEPS – Departement WSE van de Vlaamse overheid – calculs : IWEPS
Entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020, malgré la crise sanitaire, l’emploi en Wallonie s’est accru de 50 906 nouveaux postes : les employeurs uniquement présents en Wallonie (« unirégionaux ») ont créé 42 093 emplois et les employeurs multirégionaux ont permis un accroissement de 8 813 emplois en Wallonie. La diminution nette de l’emploi de 9 168 emplois, s’explique par le fait que sur cette même période, 60 074 postes ont disparu : les employeurs multirégionaux ont contribué à cette diminution à hauteur de 15 667 postes, les employeurs wallons à hauteur de 44 407 postes.
La dynamique des travailleurs est plus importante encore que celle des postes de travail. Entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020, 160 795 salariés ont commencé un nouvel emploi en Wallonie. Inversement, 168 689 ont quitté ou perdu leur travail. Par ailleurs, des transferts interrégionaux se produisent également au sein d’une même entreprise. Ainsi, 2 288 salariés à Bruxelles et en Flandre ont été mutés en Wallonie au sein de la même entreprise. Ceux travaillant en Wallonie ont été plus nombreux à faire le chemin inverse (3 562 salariés). Au final, ce mouvement interne aux entreprises entraîne un transfert de travailleurs (1 274) au détriment de la Wallonie.
Dynamique des emplois et des travailleurs entre le 30 juin 2018 et le 30 juin 2019, entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020 et entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 en Wallonie
Sources : © Dynam-dataset, Office national de Sécurité sociale et HIVA-KU Leuven . IBSA – IWEPS – Departement WSE van de Vlaamse overheid – calculs : IWEPS ( * pour 2020-2021 il s’agit d’estimations provisoires, voir Goesaert, Huysmans, Vandekerkhove, Vets et Struyven (2022) La dynamique du marché du travail au temps de la troisième vague de COVID 19)
La comparaison de ces mouvements avec ceux observés lors de la période précédente, 2018-2019, apporte des éléments intéressants pour comprendre le faible recul de l’emploi. L’augmentation brute d’emploi en Wallonie (que l’on peut assimiler grossièrement à des créations d’emplois) a de manière prévisible reculé (7 717 « créations » en moins par rapport à l’année précédente) tandis que la diminutions brute (que l’on peut assimiler grossièrement à des destructions d’emplois) a augmenté (10 015 « destructions » d’emploi en plus par rapport à l’année précédente). Ce qui est plus surprenant ce sont les mouvements des travailleurs sous-jacents. Si logiquement le nombre des embauches a reculé (-17 529 embauches par rapport à l’année précédente), le nombre de départs et licenciements n’a pas augmenté. Il a même légèrement reculé (-1 643 départs par rapport à l’année précédant la crise). En effet, les mesures mises en place par les pouvoirs publics, comme le chômage temporaire ou le droit passerelle, ont limité très fortement les licenciements, permettant ainsi une évolution nette de l’emploi beaucoup moins défavorable au regard du recul de l’activité économique.
Les estimations provisoires de l’évolution entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 montrent une forte augmentation des embauches par rapport à l’évolution entre 2019 et 2020 (+21 000 embauches), et même par rapport à l’évolution d’avant crise (+ 3 500 embauches par rapport à l’évolution entre 2018 et 2019). Dans un contexte du maintien des mesures telles que le chômage temporaire, le nombre des départs a encore reculé (-12 500 par rapport à 2019-2020 et -14 000 par rapport à 2018-2019). Ces deux mouvements ont engendré un accroissement net de l’emploi très important d’environ 25 000 postes de travail salarié en Wallonie (il n’y a encore aucun élément permettant d’estimer la dynamique des emplois et les glissements entre régions).
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