Indicateurs statistiques

Taux de très faible intensité de travail – EU2030

En Wallonie, 16,5 % des moins de 64 ans vivaient dans des ménages à très faible intensité de travail.

 

NB : pour la Belgique, ses régions et l’Estonie, la Lettonie et la Bulgarie, les chiffres proviennent de SILC 2023. Pour les autres pays européens, les chiffres proviennent de SILC 2022, sauf pour l’Albanie et la Turquie où ce sont les données de SILC 2021, la Macédoine du Nord où ce sont les données de SILC 2020 et l’Islande et le Royaume-Uni où ce sont les données de SILC 2018. Les intervalles de confiance pour les pays européens sont indiqués à titre indicatif et calculés sans prise en compte du plan de sondage.

La très faible intensité de travail correspond aux personnes vivant dans des ménages dont l’intensité de travail est inférieure à 0,2. Cette dernière est définie comme la proportion de mois travaillés au cours de l’année civile précédant l’enquête par membre du ménage âgé de 18 à 64 ans, à l’exception des étudiants âgés de moins de 25 ans, des personnes qui se considèrent comme retraitées, des personnes qui perçoivent une pension (pensions de survies exclues) et des personnes inactives âgées entre 60 et 64 ans qui vivent dans un ménage dont le principal revenu est constitué par des pensions. Les ménages qui ne comprennent que des enfants, des étudiants de moins de 25 ans et/ou des personnes de 65 ans et plus ne sont pas inclus dans le taux de très faible intensité de travail. Les mois travaillés à temps partiel sont pondérés par le temps de travail de l’emploi actuel. Notez que le taux est calculé en ne prenant en compte que la population de moins de 65 ans.
Étant donné que le taux de très faible intensité de travail est mesuré à l’aide d’une enquête, les intervalles de confiance sont nécessaires pour rendre compte des erreurs liées à l’échantillonnage. Dans 19 cas sur 20, la « vraie » valeur de ce taux se situe à l’intérieur des marges indiquées sur le graphique. Ainsi, on peut affirmer avec 95 % de certitude qu’en Wallonie, sur base de SILC 2023, le taux de très faible intensité de travail se situait entre 14,3 % et 18,7 %.
Par rapport aux autres pays européens, la Wallonie présente un taux de très faible intensité de travail très important. Cela s’explique par le fait que le taux d’emploi en Wallonie est assez bas en comparaison aux autres pays. Notons que cette position extrême contraste avec un niveau de pauvreté absolue plutôt médian (cf. fiche taux de privation matérielle et sociale) et de faibles inégalités de revenus (cf. fiche coefficient de Gini). La Wallonie a un taux de très faible intensité de travail (autour de 15 %) plus élevé que la Flandre (proche de 5 %) et proche de celui de Bruxelles (entre 15 % et 20 %).

 

Évolution des taux de très faible intensité de travail EU2030 et EU2020 en Wallonie

Sources : SILC ; Eurostat (jusqu’en 2010), IWEPS (2011-2018) et Statbel (depuis 2019) NB : Les intervalles de confiance avant 2011 sont approximatifs

 

Depuis 2021, le taux de très faible intensité de travail EU2030 remplace le taux de très faible intensité de travail EU2020 comme indicateur de référence européen. Les différences entre ces deux indicateurs résident dans la définition de la population en âge de travailler : alors que dans l’indicateur EU2020 la limite supérieure d’âge était fixée à 60 ans, dans l’indicateur EU2030 certaines personnes âgées entre 60 et 64 ans sont considérées comme en âge de travailler. L’indicateur EU2030 est très légèrement plus élevé que le taux EU2020.
D’un point de vue de l’évolution, on observe une légère diminution jusqu’en 2008 (qui décrit la situation de l’emploi en 2007), suivie d’une légère augmentation (peut-être liée à la crise économique), suivie d’une diminution entre 2016 et 2020 et d’une remontée en 2022 suivie d’une baisse en 2023 mais ces variations ne sont pas statistiquement significatives.


Définitions et sources

Les données utilisées pour calculer ce taux proviennent de SILC, une enquête annuelle réalisée par Statbel (et supervisée par Eurostat) largement utilisée pour quantifier la pauvreté, les inégalités de revenu et les conditions de vie en Europe.
Ici, l’objectif est de prendre en compte les personnes qui vivent dans des ménages exclus du marché du travail, parce que l’éloignement de l’emploi accroit fortement le risque de pauvreté. Comme pour le taux de risque de pauvreté (cf. fiche taux de risque de pauvreté), le laps de temps d’une année civile est pris en compte pour ne pas comptabiliser les situations temporaires. Il en résulte néanmoins des difficultés méthodologiques, comme la mesure du temps partiel et le décalage entre l’année d’enquête et l’année de référence.


Pertinence et limites

Par rapport au taux d’emploi ou de chômage, cet indicateur considère le ménage comme l’unité fondamentale. Il ne mesure donc pas la situation des individus sur le marché du travail. Il n’est donc pas adéquat pour appréhender les inégalités de genre. Contrairement au taux de chômage, l’intensité de travail ne distingue pas l’inactif du demandeur d’emploi inoccupé. Ainsi, on ne différencie pas les situations de non-emploi (chômage, formation, pause carrière, responsabilités familiales, invalidité, maladie…) à l’exception des étudiants de moins de 25 ans et des 60-64 ans.

Responsable(s) : Ghesquiere François

Pour en savoir plus:

Prochaine mise à jour : mars 2025


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