Evaluation ex-ante des effets macro-économiques des politiques de rénovation énergétique des bâtiments publics

Rapport de recherche n°26

Ce rapport de recherche présente les résultats d’une évaluation ex-ante de l’impact macro-économique des politiques wallonnes de rénovation énergétique des bâtiments publics contenues dans le Plan Marshall 4.0. L’analyse se concentre sur les effets économiques à court et moyen terme qui sont liés à l’augmentation de la demande d’investissement du secteur public, tandis que les répercussions favorables liées aux gains énergétiques potentiels (à considérer dans une optique de plus long terme) ne seront pas considérées.

Le modèle macro-économétrique, multirégional et multisectoriel HERMREG est utilisé pour simuler les effets dynamiques d’une hausse exogène des investissements publics wallons. Les effets à court et moyen terme sur les différentes variables macroéconomiques sont estimés. On s’intéresse en particulier à la valeur ajoutée, l’emploi, le revenu disponible et la consommation des ménages. Les impacts sont mesurés pour la Wallonie mais également pour les deux autres régions. Les effets sur les finances publiques sont aussi mesurés, avec une distinction par niveau de pouvoir (fédéral vs. Région wallonne).

Concrètement, la variante consiste en l’implémentation d’un choc d’investissement public wallon équivalent à 0,5% du PIB régional (soit un peu plus de 500 millions d’euros en 2015) lors de chacune des années entre t=0 et t+4, à l’image de ce que propose régulièrement le Bureau fédéral du Plan dans le modèle national HERMES.

A court terme, la hausse des investissements publics génère une augmentation du PIB régional d’ampleur moindre (+0,17%) que la hausse de la demande ex-ante en raison des importantes fuites à l’importation, tant au niveau international (+0,28%) qu’interrégional (+0,51%). Le relèvement du niveau de l’activité économique en Wallonie entraîne un surplus d’emplois de l’ordre de 1 000 unités (+0,08%). Le revenu disponible des ménages et leurs dépenses de consommation sont en augmentation de +0,05%. Le surplus de demande interrégionale wallonne génère une augmentation de 100 emplois à Bruxelles et de 300 en Flandre.

A moyen terme, (après 5 ans), l’emploi en Wallonie aura progressé davantage qu’à court terme, augmentant de 1 800 unités (+0,14%) par rapport à la simulation de référence, tandis que l’impact sur le PIB s’est également légèrement renforcé (+0,21%). L’emploi est en augmentation de 200 personnes à Bruxelles et d’un peu plus de 900 en Flandre.

Le coût estimé pour les finances publiques belges (tous niveaux de pouvoir confondus) de la création d’un emploi est approximativement de 125.000 euros (soit 8 emplois créés par millions d’euro public). Il est toutefois important de préciser que le coût est entièrement supporté par la Région wallonne, si bien que le déficit ex-post de la Région wallonne est supérieur de 630 millions par rapport à la simulation de référence (contre 500 millions ex-ante), tandis que les retombées positives sont à mettre à profit du fédéral, qui dégage un boni d’un peu plus de 200 millions d’euros. Dès lors, le coût pour les finances wallonnes par emploi créé dans la région parait relativement élevé, de l’ordre de 300.000 euros (soit 3 emplois par million d’euros).

Edition : N°26 Langue : fr Format : A4 Prix : Gratuit Nombre de page : 23