Vers une mobilité active et inclusive en Wallonie : analyse qualitative des pratiques et usages de femmes
Rapport de recherche n°59
Ecoutez le podcast consacré à cette étude ici : https://www.podcastics.com/podcast/episode/vers-une-mobilite-active-et-inclusive-en-wallonie-analyse-qualitative-des-pratiques-et-usages-de-femmes-311496/
Ce projet de recherche, intitulé «Vers une mobilité active et inclusive» (MIAct), a été initié fin 2022 par le ministre wallon en charge de la Mobilité et le SPW Mobilité et Infrastructures. Il s’inscrit dans les plans d’actions Wallonie Cyclable 2030 et Wallonie Piétonne 2030, visant à mieux connaître l’usage du vélo et de la marche au niveau qualitatif. À la demande des commanditaires, une attention particulière a été portée à une approche inclusive, en mettant spécifiquement l’accent sur le point de vue des femmes, afin de progresser vers une mobilité active plus inclusive.
Le projet vise à appréhender les dynamiques sous-jacentes aux pratiques, perceptions et obstacles rencontrés par les femmes dans l’utilisation (ou la non-utilisation) de la marche et du vélo, et des infrastructures qui leur sont dédiées.
Sur la base d’un dispositif méthodologique exploratoire et qualitatif, nous avons mené fin 2023 vingt focus groups, douze marches et six parcours à vélo, répartis sur Liège, Namur et Gembloux. Nous avons recueilli les expériences de femmes et identifié, à travers leurs déclarations, les atouts de et les freins à la pratique de la marche et du vélo, ainsi que les pistes de solutions pour promouvoir ces modes de déplacement actifs par et pour les femmes. Notre travail de terrain a également mis en évidence de manière transversale des enjeux de genre et, à la lumière d’une revue de la littérature, nous avons mis en perspective les défis particuliers auxquels les femmes sont confrontées en matière de mobilité.
In fine, ce projet de recherche a révélé que les leviers pour améliorer les conditions de la mobilité active et inciter au transfert modal envers ces modes sont à la fois concrets et matériels, mais aussi socioculturels, réinterrogeant plus fondamentalement les constructions sociales genrées.
À titre d’exemple, des propositions telles que l’agrandissement, l’amélioration et l’entretien de l’espace dédié aux modes actifs, l’aménagement de parkings vélo sécurisés ou l’organisation de déplacements collectifs à pied et à vélo, ont été relevées par les participantes. Certaines d’entre elles s’alignent d’ailleurs avec les engagements de la nouvelle Déclaration de Politique régionale (DPR) Wallonne, visant à encourager les modes actifs par l’amélioration et la création d’infrastructures sécurisées de qualité et inclusives, et d’équipements connexes (stations vélo, passages piétons, bancs, etc.). En outre, d’autres propositions telles que la limitation de l’étalement urbain et la dépendance à la voiture, la prise en considération des besoins des piétonnes et des cyclistes dans les projets ou la valorisation de l’image de la marche et du vélo auprès du grand public, ont également été évoquées. Ces dernières mettent en exergue la nécessité d’une approche transversale et multiniveau, englobant et dépassant le seul domaine de la mobilité.