La Wallonie dans la Stratégie Europe 2020
Juillet 2018
En Europe, les politiques publiques qui se déploient sur un territoire déterminé sont le fruit d’interactions et d’influences multi-niveaux (européen, national, régional et local). Porter un regard critique sur les politiques publiques en œuvre sur un territoire comme celui de la Wallonie, nécessite donc de prendre en considération ces influences croisées provenant des différents acteurs européens, nationaux, régionaux et locaux.
Parmi les initiatives européennes qui ont le plus d’influence sur les politiques nationales et régionales, on retrouve la stratégie de développement économique, social et environnemental de l’Union européenne, communément appelée « la stratégie de Lisbonne ». Celle-ci relevait d’un large compromis politique qui adossait notamment à l’objectif d’accroissement de la compétitivité celui de l’amélioration quantitative et qualitative de l’emploi.
Mais Lisbonne marque aussi un tournant dans ce que l’on a appelé la « gouvernance européenne ». Il y est généralisé la « méthode ouverte de coordination » qui repose sur la délibération, l’échange de bonnes pratiques et la fixation d’objectifs communs. Cette méthode d’intégration, qualifiée de soft law, se voulait non contraignante et basée davantage sur l’apprentissage par les pairs que sur la contrainte.
Les indicateurs jouent un rôle essentiel dans cette approche. Ils permettent de fixer un horizon commun en termes d’objectifs et de mesurer les progrès accomplis par chacun des États membres au regard de celui-ci. Ainsi, à Lisbonne, en 2000, un objectif a été fixé en termes de taux d’emploi (indicateur peu utilisé jusque-là). Il s’agissait d’atteindre, en 2010, un taux d’emploi global de 70 % (calculé sur base de la population de 15 à 64 ans).
En 2005, la stratégie de Lisbonne a été « revisitée » pour se recentrer sur les objectifs de compétitivité. Les processus sociaux et environnementaux, sans être abandonnés, ont perdu en importance symbolique et politique.
La stratégie de Lisbonne a eu pour terme l’année 2010. Le contexte de crise économique et financière, qui a fortement augmenté les déficits publics et placé plusieurs pays européens dans une situation proche de la cessation de paiement a fait passer au second plan l’évaluation et l’analyse de l’échec de la stratégie de Lisbonne (Barbier, 2010).
Enfin, une nouvelle stratégie, dite « Europe 2020 » lui succède. Elle fixe de nouveaux objectifs quantitatifs à l’horizon d’une décennie tout en restant inscrite dans le même paradigme compétitif.
Langue : fr Format : A4 Prix : Gratuit Nombre de page : 32