Indicateurs statistiques

Part de bénéficiaires du revenu d’intégration chez les 18-64 ans

En 2022, en moyenne, 3,41 % de la population wallonne, âgée de 18 à 64 ans, bénéficiaient d’un revenu d’intégration (RIS) ou d’une aide financière équivalente (ERIS).

 

NB : les chiffres concernant les (E)RIS sont susceptibles de légères corrections ultérieures mineures.

Le taux de bénéficiaires d’un RIS ou d’un ERIS chez les 18-64 ans varie fortement selon les régions. La Wallonie (3,41 %) se situe dans une position intermédiaire entre Bruxelles (taux de 6,07 %), et la Flandre (1,16 %). Cela peut s’expliquer par les grandes différences de l’ampleur de la pauvreté entre régions, observées par ailleurs (cf. fiche taux de risque de pauvreté et fiche taux de privation matérielle sévère).
En termes d’évolution, on observe quelques tendances générales similaires pour les différentes régions. Jusqu’à 2008, le taux a tendance à baisser légèrement. Il augmente, ensuite, faiblement jusque 2011, probablement une conséquence de la crise économique. Entre 2011 et 2014, on observe une relative stabilité. Entre 2015 et 2020, on remarque une augmentation très importante du taux. Ce dernier mouvement résultant de la limitation dans le temps des allocations d’insertion : un certain nombre de demandeurs d’emploi perdent leurs allocations et sont contraints de demander le revenu d’intégration sociale. Notons que ces derniers ne se retrouvent pas tous dans les revenus d’intégration. Certains ne le demandent pas, d’autres ne l’obtiennent pas. En 2020, on observe une hausse qui peut être reliée à la crise Covid. Si cette dernière augmentation peut sembler limitée, précisons que seuls les RIS et ERIS sont pris en compte, les autres aides (ex. aide alimentaire) qui ont fortement augmenté en 2020 ne font pas partie des chiffres. Depuis 2021, on observe une stabilisation de l’indicateur.
Au-delà de ces tendances générales similaires, on observe quelques divergences. En Flandre, les augmentations sont plus limitées – le taux est globalement resté stable depuis 2003. À Bruxelles, au contraire, le taux a augmenté plus fortement. La Wallonie se situe dans une situation intermédiaire, avec la caractéristique d’être particulièrement touchée par la limitation dans le temps des allocations d’insertion. Dans notre région, la différence de taux entre 2022 et 2014 vaut trois fois celle entre 2014 et 2008.

La carte des revenus d’intégration montre une surreprésentation des communes urbaines. On retrouve des taux de RIS et ERIS plus importants dans les villes, principalement dans les bassins industriels (Mons, La Louvière, Charleroi, Huy, Liège, Verviers), mais aussi dans d’autres agglomérations (Tournai, Namur, Dinant, Ottignies – Louvain-la-Neuve, Eupen). À l’opposé, les communes périurbaines et rurales présentent des taux plus faibles, en particulier dans le Brabant wallon et à proximité du Grand-Duché de Luxembourg. On remarque néanmoins une exception à cette tendance générale : les communes rurales proches de la frontière française, dont le taux de (E)RIS est très élevé. Il s’agit de communes plutôt éloignées des grands pôles d’emploi et avec une population plutôt pauvre selon d’autres critères (revenu médian, taux de chômage).


Définitions et sources

Le taux mensuel moyen de revenu d’intégration (RIS) et de l’aide financière équivalente (ERIS : un montant équivalent au RIS qui est accessible aux personnes qui n’ont pas droit à celui-ci) permet de mesurer l’ampleur de l’aide sociale chez les 18-64 ans. Seule cette tranche d’âge est prise en compte, car les mineurs n’ont pas droit au RIS (sauf exceptions) et pour les plus de 65 ans, c’est la GRAPA (cf. fiche part de la GRAPA) qui fait figure d’ultime filet de sécurité.
Ce taux mesure la moyenne mensuelle des RIS et ERIS versés au cours de l’année. Les personnes ne touchant un RIS ou ERIS que pendant une partie de l’année sont donc comptabilisées partiellement. Ainsi, cet indicateur sous-évalue les personnes concernées par le revenu d’intégration au cours de l’année. À titre d’exemple, en 2018, en Wallonie il y a 4,7 % des 18-64 ans qui ont perçu un (E)RIS pendant au moins un mois contre un taux mensuel moyen de 3,19 %.


Pertinence et limites

Ce taux mesure l’ampleur de l’aide sociale chez les 18-64 ans et non directement la pauvreté. Trois éléments peuvent influencer le taux : la pauvreté, l’exclusion de la sécurité sociale et de l’emploi et enfin les conditions d’accès au (E)RIS même. D’abord, la pauvreté influence certainement ce taux, mais certaines personnes en situation de pauvreté ne font pas appel au CPAS ou n’ont pas droit au RIS ou à l’ERIS. Ensuite, on ne peut percevoir un RIS ou un ERIS que quand on n’a pas (ou plus) accès aux prestations de la sécurité sociale (chômage, etc.). Enfin, bénéficier d’un (E)RIS dépend évidemment de la législation relative à ce droit et des institutions locales qui prennent les décisions (CPAS et tribunaux du travail pour les recours). Il faut donc plutôt considérer cette proportion comme une mesure du traitement assistanciel de la pauvreté chez les 18-64 ans que comme une mesure directe de la pauvreté.

Responsable(s) : Ghesquiere François

Pour en savoir plus:

http://walstat.iweps.be/walstat

https://www.mi-is.be/fr/etudes-publications-statistiques

Prochaine mise à jour : septembre 2024


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