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En Wallonie, sur la base de la statistique décentralisée de l’ONSS, en comparant l’emploi salarié au 30 juin 2021 avec celui au 30 juin 2020, on constate une augmentation de 31 062 postes.

Les statistiques du projet Dynam-Reg (un partenariat entre l’HIVA, l’ONSS, l’IWEPS en Wallonie, l’IBSA à Bruxelles et le DWSE en Flandre), qui viennent d’être publiées sur le site Dynam (https://www.dynamstat.be/fr/chiffres), permettent d’aller plus loin. Il est en effet possible de chiffrer les mouvements qui se cachent derrière cette augmentation nette de 31 062 emplois salariés. Ce chiffre n’est en effet que la partie émergée de l’iceberg, comme le laisse voir le graphique ci-dessous.

Dynamique des emplois et des travailleurs entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 en Wallonie

Dynamique des emplois et des travailleurs entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 en Wallonie

Sources : © Dynam-dataset, Office national de Sécurité sociale et HIVA-KU Leuven  . IBSA – IWEPS – Departement WSE van de Vlaamse overheid  – calculs : IWEPS

Entre 2020 et 2021, l’emploi en Wallonie s’est en fait accru de 73 984 nouveaux postes. Les employeurs uniquement présents sur le territoire régional (« unirégionaux ») ont créé 53 706 de ces postes, les employeurs multirégionaux étant à l’origine des 20 278 restants. Durant cette même période, 42 922 postes ont disparu : les employeurs multirégionaux ont contribué à cette diminution à hauteur de 7 211 postes, les employeurs uniquement implantés en Wallonie à hauteur de 35 711 postes.

La dynamique des travailleurs est plus importante encore que celle des postes de travail. Entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021, 183 041 salariés ont intégré un nouvel emploi en Wallonie. Inversement, 153 736 ont quitté ou perdu leur travail. Par ailleurs, des transferts interrégionaux se produisent également au sein d’une même entreprise. Ainsi, 3 796 salariés à Bruxelles et en Flandre ont été mutés en Wallonie au sein de la même entreprise. Ceux travaillant en Wallonie ont été moins nombreux à faire le chemin inverse (2 039 salariés). Au final, ce mouvement interne aux entreprises entraîne un transfert de travailleurs (1 757) en faveur de la Wallonie.

Dans la publication La dynamique du marché du travail atteint des sommets inégalés, Dynam-Reg Release 2022 Q2, de Tim Goesaert, Ludo Struyven, Karen Huysmans, Thomas Boogaerts & Peter Vets (https://www.dynamstat.be/fr/publicaties/release2022_q2_fr), ces données sont analysées en détail à l’échelle du pays et pour les trois régions.

Le graphique ci-dessous permet la comparaison de la situation 2020-2021 à celle des périodes précédentes (pré-corona et corona) et aux premières estimations pour la période 2021-2022.

Les éléments de comparaison avec les deux autres régions du pays sont tirés du Dynam-Reg Release 2022 Q2.

Dynamique des emplois et des travailleurs entre le 30 juin 2018 et le 30 juin 2019 , entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020, entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 et entre le 30 juin 2021 et le 30 juin 2022  en Wallonie

Dynamique des emplois et des travailleurs entre le 30 juin 2018 et le 30 juin 2019 , entre le 30 juin 2019 et le 30 juin 2020, entre le 30 juin 2020 et le 30 juin 2021 et entre le 30 juin 2021 et le 30 juin 2022  en Wallonie

Sources : © Dynam-dataset, Office national de Sécurité sociale et HIVA-KU Leuven  . IBSA – IWEPS – Departement WSE van de Vlaamse overheid  – calculs : IWEPS ( * pour 2021-2022 il s’agit d’estimations provisoires, voir Goesaert, Huysmans, Vandekerkhove, Vets et Struyven (2022) La dynamique du marché du travail au temps de la troisième vague de COVID 19)

Si on se place dans une perspective d’évolution, l’augmentation brute de l’emploi en Wallonie (que l’on peut assimiler grossièrement à des créations de nouveaux postes) entre 2020 et 2021 paraît particulièrement importante. Elle dépasse de 45% l’augmentation brute observée entre 2019 et 2020 (soit + 23 078 emplois nouvellement créées de plus). C’est une hausse plus forte que dans les deux autres régions du pays (en Région de Bruxelles-Capitale et en Région flamande, ces hausses s’élèvent respectivement à environ +25% (+8 067 emplois) et +29% (+35 472 emplois).

Les mouvements des travailleurs sous-jacents montrent aussi une forte augmentation des embauches. Le nombre d’embauches entre 2020 et 2021 dépasse même leur nombre dans la période pré-corona (178 324 entre 2018 et 2019) en Wallonie, ce qui n’était pas encore le cas à Bruxelles et en Flandre.

Nous avions observé que si logiquement le nombre des embauches avait reculé pendant la crise corona (-17 529 embauches par rapport à la période précédente), le nombre de départs et licenciements n’avait pas augmenté. Il avait même légèrement reculé (-1 643 départs par rapport à l’année précédant la crise). En effet, les mesures mises en place par les pouvoirs publics, comme le chômage temporaire ou le droit passerelle, avaient limité très fortement les licenciements, permettant ainsi une évolution nette de l’emploi beaucoup moins défavorable au regard du recul de l’activité économique. Entre 2020 et 2021, le nombre de départ (licenciements, retraites, prépensions, départs volontaires, …) a encore reculé (-14 953 départs par rapports à la période 2019-2020), certaines mesures d’aide étant toujours en place, tandis que le nombre d’embauches augmente fortement (+ 22 246).

Les estimations provisoires de l’évolution entre le 30 juin 2021 et le 30 juin 2022 montrent par contre une augmentation des mouvements dans les deux sens, le marché du travail connaît un dynamisme historiquement élevé, avec un record de 206 605 embauches en Wallonie. Les engagements affichent dans chacune des trois régions leur niveau le plus élevé depuis le début de la mesure régionale de la dynamique de l’emploi (2014-2015). Cependant, comme les départs ont également augmenté, l’évolution nette est moins favorable qu’entre 2020 et 2021 (en Wallonie l’augmentation nette ne serait que de 23 000 emplois entre juin 2021 et juin 2022).


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