Espérance de vie et mortalité
En 2023, l’espérance de vie à la naissance (hommes et femmes) en Wallonie est de 80,6 ans.
Depuis plus de 20 ans et jusqu’en 2019, l’espérance de vie était globalement en augmentation en Belgique et en Wallonie, malgré de légers reculs ponctuels comme en 2012 ou en 2015 dus à une grippe particulièrement virulente. Depuis 2016, l’espérance de vie était en hausse jusqu’à l’épidémie de Covid-19. En 2020, suite à la pandémie, l’espérance de vie à la naissance de la population totale (hommes + femmes) a reculé en Wallonie de -1,3 an alors que cette diminution n’est que de -1,0 an en Belgique (-0,7 an en Flandre et -2,0 ans à Bruxelles).
En Wallonie, en 2020, l’espérance de vie des femmes à la naissance n’était plus que de 81,6 ans et de 76,3 ans pour les hommes. En 2023, celle des femmes est remontée à 82,9 ans et celle des hommes à 78,3 ans, niveaux supérieurs de respectivement +0,2 année et +0,6 année à celui de 2019. La différence entre les espérances de vie à la naissance des hommes et des femmes tend à se réduire ces dernières années : 4,7 ans en 2023 contre 6,8 ans en 1997. En période d’épidémie ou non, l’espérance de vie à la naissance en Wallonie reste en deçà de la moyenne belge. La différence entre la Belgique et la Wallonie, dans les tables de 2023, était de 1,4 an pour les femmes et de 1,9 an pour les hommes. Cet écart entre la Wallonie et la Belgique, qui s’était creusé lors de l’épidémie de Covid-19 tend de nouveau à se réduire.
Pour expliquer cette surmortalité wallonne hors période de pandémie, les spécialistes mettent en avant plusieurs causes, telles que les maladies cardio-vasculaires ou certains types de cancers liés à des habitudes alimentaires et au tabagisme (obésité, tabac, alcool) dont l’Enquête santé a confirmé les mauvaises pratiques plus fréquentes en Wallonie que dans le reste du pays (Enquête nationale de santé par interview 1997, 2001, 2004, 2008, 2013, 2018). Ces variables ont un lien avec les spécificités des contextes socio-économique et culturel mis en évidence depuis longtemps (Poulain et Vandermotten, 1984, p.141, Van Oyen et al., 2005, Deboosere et al., 2006, p. 154- 155).
Depuis 1992 jusqu’à l’épidémie de Covid-19, le nombre des décès en Wallonie atteignait chaque année un chiffre légèrement inférieur à 40 000 morts par an. Avant la pandémie, le vieillissement de la population y était compensé par l’augmentation de l’espérance de vie. En 2020, avec la crise sanitaire, près de 45 000 décès y ont été comptabilisés. Depuis 2021, le nombre de décès reste toutefois supérieur à celui observé avant la crise sanitaire. En Flandre, la mortalité déjà en augmentation ces dernières années se maintient à un haut niveau après le pic de près de 71 000 décès enregistré en 2020. À Bruxelles-Capitale, au contraire, la mortalité poursuit sa légère diminution depuis 30 ans interrompue seulement par la crise sanitaire. La structure par âge plus jeune que les deux autres régions est moins touchée par le vieillissement de la population.
Définitions et sources
L’espérance de vie à la naissance est la durée moyenne de vie que les enfants nés durant l’année d’observation auraient s’ils adoptaient la mortalité observée pour chaque génération durant l’année retenue
Le taux de mortalité d’une population se définit comme le rapport du nombre de décès sur une année rapporté à la population moyenne (somme de la population au 1er janvier et de la population au 31 décembre divisée par deux).
Statbel a constitué en 2019 une base de données démographiques débutant en 1992 tirée du Registre national : Demobel. Ces données intègrent des corrections et sont adaptées aux nouvelles définitions.
Pertinence et limites
Les données démographiques sont tirées du Registre national (RN) par Statbel. Le RN est un outil légal qui existe en Belgique depuis 1983 qui centralise les registres de population instaurés dans chaque commune belge dès 1846. Il enregistre l’ensemble des résidents de la Belgique dans différents registres principalement le registre de population et des étrangers (les Belges et les étrangers domiciliés – autorisés à s’établir ou séjourner plus de trois mois- en Belgique), le registre d’attente (candidats réfugiés politiques) et les registres diplomatiques et consulaires ainsi que celui des fonctionnaires européens et des membres des autres institutions internationales (OTAN) et leur famille. La population officielle de la Belgique qui sert de base aux calculs des indices démographiques, comptabilise l’ensemble des personnes du RN qui ont leur résidence principale en Belgique en excluant le registre d’attente.
Responsable(s) : Debuisson MarcPour en savoir plus:
Walstat – IWEPS : http://walstat.iweps.be
Statbel : https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/mortalite-esperance-de-vie-et-causes-de-deces
Institut Scientifque de Santé Publique (ISP),
EPISTAT Epidemiology of Infectious Diseases Statistics : https://epistat.wiv-isp.be/momo/
Deboosere P., Demarest S., Lorant V., Miermans P.J., Portet M.I. et Van Oyen H. (2006), Santé et soins informels, enquête socio-économique 2001, Monographies, DGS
Van Oyen H., Bossuyt N., Bellamammer L., Deboosere P., Demarest S., Lorant V. et Miermans P.J. (2005), « Composite health measures in Belgium based on the 2001 census », Arch. Pub. Health, 63, p.107-126.
Poulain M. et Vandermotten C. (1984), « 150 ans de dualité démographique en Belgique », Espace, Population et Sociétés, 1, p. 137-154.
Prochaine mise à jour : septembre 2025
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