Démocratie, une crise de confiance ?
Les Nouvelles des Possibles n°1
La démocratie est-elle menacée par une crise de confiance ? Montée des populismes, scandales politiques (affaires Nethys/Publifin et SamuSocial), discrédit jeté sur les partis et les médias traditionnels, autant d’indices qui attesteraient d’une désaffection croissante pour les institutions démocratiques, voire d’un divorce entre acteurs du monde politique et citoyens. Le débat sur ces questions se focalise fréquemment sur les manières de revitaliser la démocratie, notamment par la participation citoyenne. Cependant, la nature de cette insatisfaction envers la démocratie représentative est moins évidente qu’il n’y paraît. En 2018, le Baromètre Social de la Wallonie (BSW) prenait le pouls de l’opinion publique wallonne quant à son rapport à la démocratie. Les résultats font apparaître une distinction importante qui tend à nuancer la portée de la critique : si, d’un côté, les mondes politique et médiatique voient effectivement la confiance de l’opinion publique s’éroder, la confiance dans les institutions demeure, quant à elle, relativement stable et élevée.
Confiance et critique prennent, en réalité, une pluralité de formes. Et si une part importante de ces critiques et de leur évolution, au lieu de porter en elles les germes de la fin de la démocratie, était au contraire une condition de son amélioration? La confiance accordée aux institutions par une large part des citoyens va-t-elle vraiment de pair avec le sentiment de peser sur la décision politique? Les menaces pour la démocratie viennent-elles vraiment d’où l’on pense?