Etude prospective Pauvreté, précarité et exclusion socio-économique en Wallonie : quels futurs possibles ?
Rapport synthétique
À l’origine de cette recherche se trouve le constat que la pauvreté et l’exclusion socio-économique restent des enjeux essentiels pour la Wallonie. En 2013, un article, publié par l’IWEPS[1], dresse un tableau sans appel : la Wallonie occupe avec Bruxelles, et à l’inverse de la Flandre, le bas du classement des régions d’Europe en termes de taux de pauvreté. En 2017, la situation ne semble pas s’être améliorée : le taux de risque de pauvreté est de 19,4% et 7,8% des Wallons vivent dans un ménage en situation de déprivation matérielle sévère[2].
Pour ces raisons, l’IWEPS a souhaité s’interroger sur l’évolution de la pauvreté en Wallonie. Compte tenu de l’évolution d’un ensemble de paramètres, que va-t-il advenir en cette matière en 2040 ? C’est la question dont l’étude s’est emparée par le biais d’une analyse prospective. L’objectif de cette démarche est de mettre en lumière les opportunités et les risques qui se présentent à nous. L’avenir est mobilisé comme point d’observation pour orienter nos actions dans le présent. Il ne s’agit donc pas de prédire l’avenir mais de le penser en termes de « futurs possibles » dont le présent porte les germes et qu’il s’agit de mettre au jour afin de prendre hic et nunc de meilleures décisions.
La demande de l’IWEPS portait sur une approche globale de la pauvreté, prenant en compte l’ensemble des facteurs responsables de son évolution. Etant donné le caractère éminemment multifactoriel du phénomène, satisfaire cette demande impliquait que l’on prenne en considération non seulement le contexte économique mais également des éléments de nature démographique, sociologique et culturelle. Par ailleurs, l’IWEPS ne voulait pas d’une étude « en chambre » dont les résultats n’auraient été que le fruit des réflexions de quelques experts. L’avenir appartenant aux acteurs wallons, il était naturel d’associer certains d’entre eux à une réflexion préalable à une construction dont ils seront parties prenantes. Invitation à participer activement à l’étude a donc été lancée à plusieurs dizaines d’acteurs œuvrant dans le domaine de la pauvreté ou témoins « privilégiés » ayant une expérience personnelle et une connaissance concrète du terrain.
[1] Guio A.-C., Mahy C., Regards sur la pauvreté et les inégalités en Wallonie, Working paper n°16, IWEPS, 2013.
[2] IWEPS, Chiffres clés de la Wallonie, 2017.