Prendre, occuper et quitter le statut d’indépendant en Wallonie
Rapport de recherche N°39
Analyse des trajectoires professionnelles d’indépendants et réflexion sur leurs déterminants sociaux
Cette recherche s’intéresse aux indépendants en Wallonie, et en particulier aux débuts et fins d’activités. L’objectif est de documenter les transitions de et vers le statut d’indépendant : que deviennent les indépendants qui arrêtent leur activité ? que faisaient les nouveaux indépendants avant de lancer leur activité ? que deviennent les indépendants qui débutent ? et ce qu’ils deviennent est-il lié à leur activité passée ?
Les données utilisées étant antérieures à la crise du Covid-19, elles ne permettent pas de généraliser la question des transitions à la période particulière que nous vivons actuellement.
Les principaux résultats illustrent à la fois une diversité et un déterminisme social. La diversité tient au fait qu’il y a une grande variation dans les trajectoires des indépendants qui se reflète notamment dans les métiers exercés et les degrés de réussite de l’entreprise. Cette diversité renvoie à un déterminisme social : les personnes qui proviennent de situations socio-économiques moins favorables (demandeurs d’emploi, salariés précaires) sont celles dont l’activité indépendante est la plus précaire, que ce soit du point vue de la pérennité de l’entreprise que des revenus qu’elle apporte. Ainsi, les demandeurs d’emploi qui débutent comme indépendants et qui y restent quelques années sont à peu près aussi nombreux que les salariés précaires et les demandeurs d’emploi qui se lancent et sont contraints d’abandonner plus ou moins rapidement. À l’opposé, les anciens salariés à temps plein qui renoncent à leur activité indépendante sont très peu nombreux. Cette polarité se retrouve aussi dans la réussite financière de l’entreprise : parmi ceux qui se maintiennent dans l’activité indépendante, les anciens demandeurs d’emploi gagnent en moyenne moins de la moitié du revenu des anciens salariés à temps plein. Ces résultats tendent à relativiser l’impact de l’autocréation d’emploi sur la réduction du chômage. Non seulement la part des anciens demandeurs d’emploi est relativement faible dans l’ensemble des nouveaux indépendants, mais leurs activités ne sont pas souvent très pérennes ni rémunératrices.
Edition : N°39 Langue : fr Format : A4 Prix : Gratuit Nombre de page : 61